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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 09:24
Les fascistes français essayent de satelliser un certain Islam

Une certaine extrême droite qui surfe sur la vague de la manif pour tous essaye de satelliser les franges les plus réactionnaires de l'Islam français pour en faire un sous-marin de l'extrême droite auprès des populations immigrées...

La photo est tirée du site officiel de l’Institut Civitas. Au mois de juillet dernier, Alain Escada leader de Civitas explique que les périls qui menacent la France chrétienne et l’ordre naturel des choses, sont la "théorie du genre" et l’islamisation. Autrement dit, les musulmans, leur présence dans le monde et particulièrement en France sont perçues comme "non naturel" et à traiter de la même manière que les "LGBT".

La présence de musulmans en France est un problème "gravissime", un danger pour Civitas. Pourtant, depuis 4 ans cette organisation catholique intégriste a des contacts avec l’UOIF afin de mettre en place une campagne "unitaire" et se servir des musulmans comme force de frappe. C’est donc en toute logique que Civitas a pris contact avec Alain Soral, qui lui aussi a décidé de recruter des supplétifs dans les quartiers et l’immigration. Leur campagne commune a décollé sous l’impulsion des réseaux d’Alain Soral. D’abord Abdellali Baghezza (alias Albert Ali), puis Farida Belghoul ont établi le contact et fait la promotion auprès d’un public musulman, et des quartiers, des thèses défendues par Civitas.

Avec une bonne dose de mensonges et d’exagération les sbires de Soral ont fait basculer beaucoup des nôtres dans la panique. Leur objectif est de les enrôler comme tirailleurs dans un combat qui n’a aucun intérêt pour eux. Parce qu’au terme de ce combat, ils seront les suivant de la liste. Lutter contre l’islamophobie sera difficile car nos forces auront été divisées. C’est d’ailleurs dans cette logique que le FN sponsorise les réseaux soraliens.

Soit les Farida Belghoul, Albert Ali et autres Cardet se font manipuler et ils sont la parfaite illustration de ce qu’est un "idiot utile" en Politique. Soit ils sont conscients de ce qu’ils font et tentent de croquer un petit bénéfice et une reconnaissance offerte par leurs supérieurs, et cela fait d’eux des traitres.

Dans les deux cas, ils sont néfastes et acceptent de se placer dans le rôle du supplétif colonial parce qu’ils sont fascinés par le pouvoir économique et culturel de leurs maîtres. En somme ceux qui se prétendent musulmans et qui collaborent avec Civitas et les droites radicales pour enrôler les quartiers dans leurs croisades, sont soit des idiots utiles ou des traitres à leur "communauté": vielle recette coloniale. Rien de neuf sous le drapeau tricolore.

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 14:50
Les milices poussent comme des champignons en Bulgarie

Les milices se multiplient en Bulgarie, comme dans un certain nombre de pays en crise en Europe. Voici un article sur les milices xénophobes eu Bulgarie...

Des « patrouilles citoyennes » se sont constituées pour effectuer des rondes dans les quartiers de Sofia fréquentés par les migrants. Un phénomène inquiétant qui va de pair avec la banalisation du discours néonazi et xénophobe, alors que la Bulgarie connaît une hausse spectaculaire du nombre de migrants, en provenance notamment de Syrie.
C’est un quartier au coeur de Sofia, que l’on a baptisé la « Petite Jérusalem ». On y trouve une église orthodoxe, la cathédrale catholique de la capitale, la grande mosquée de Sofia et la synagogue à deux cent mètres l’une de l’autre. Longtemps symbole de l’harmonieuse coexistence des différents cultes d’un peuple réputé pour sa tolérance, cet endroit est depuis deux mois une zone sensible.

Des centaines de musulmans, dont de nombreux migrants, se donnent habituellement rendez-vous à côté de la mosquée. Mais le spectacle de cette foule dérange désormais certains Bulgares. Plus alarmant encore : cette série d’agressions d’étrangers dans les rues adjacentes au cours des dernières semaines. L’une des victimes, un Bulgare d’origine turque, est toujours dans un état grave à l’hôpital.

Depuis deux semaines, des « patrouilles citoyennes » se sont invitées et prétendent assurer la sécurité aux alentours de la rue commerçante Pyrotska. Une vingtaine d’hommes en civil, la plupart âgés d’une vingtaine d’années, encadrés par trois ou quatre « chefs ». Seul signe distinctif : une bande tricolore aux couleurs du drapeau bulgare (blanc-vert-rouge) à la main droite. L’opération est supervisée par M. Boyan Rasate, la petite quarantaine, vieux ténor du choeur nationaliste qui, depuis quelques mois, abonde de nouvelles recrues qui vocifèrent contre les réfugiés. Le statut de ces « patrouilles citoyennes » est complètement illégal.

La mairie de Sofia précise qu’elle n’a pas autorisé les nationalistes à assurer l’ordre dans la capitale. De même, la police n’a pas donné son accord à cette « initiative citoyenne ». Ces patrouilles n’ont donc aucune prérogative légale, ne sont pas armées et ne devraient pas pouvoir intervenir, sinon en signalant aux autorités d’éventuelles infractions à la loi, comme tout citoyen peut le faire. « On ne peut pas les arrêter, ils ne font que se promener comme tous les autres », se justifient ainsi les policiers. Du coup, les forces de l’ordre ne font rien pour mettre fin au spectacle des nationalistes qui pavanent au milieu de la foule et attirent les caméras.

Depuis le début de la crise des réfugiés syriens qui affluent par centaines tous les jours, l’extrême droite a le vent en poupe. Le parti d’extrême-droite ATAKA est au parlement et ses deputés nationalistes assurent la majorité parlementaire au gouvernement Oresharski.

Eux-mêmes se font cependant déjà doubler à leur droite, où se créent des groupuscules nazis à la rhétorique débridée et anticonstitutionnelle. Ils font exploser l’audimat des principales chaînes de télévision qui se les arrachent. Ainsi peut-on entendre des propos flatteurs sur « les programmes sociaux de Hitler et ses idées intéressantes sur l’avenir de l’Europe » dans les émissions matinales...

Les débuts de M. Simeon Kostadinov, leader du Parti nationaliste de Bulgarie sur la chaîne de télévision publique ont suscité un vrai tollé de la part des spectateurs. Le jeune homme, auteur de « La Guerre tzigane contre nous », en a indigné plus d’un par ces philippiques à l’encontre des « islamistes barbus en burnous » qui fourmilleraient selon lui dans les rues de la capitale.

Mais si les réseaux sociaux se révoltent, la réaction contre la poussée fasciste dans la rue reste atone. La manifestation antinazie le 17 novembre n’a réunie que 300 personnes. Les tentatives de certaines ONG de saisir le parquet pour propos anticonstitutionnels dans les documents du Parti nationaliste de Bulgarie restent pour l’instant sans suite.

Selon l’historien Dimitar Bechev, la sensibilité des institutions et de la société bulgare aux problèmes racistes n’est pas encore éveillée. On peut voir aussi dans le manque de réaction de la part du parquet aux propos ouvertement racistes dans les médias une manoeuvre perfide ayant pour but de légitimer les nationaux-populistes d’ATAKA comme étant le moindre mal. C’est à leurs voix au parlement que tient la majorité actuelle, rappelle M. Bechev.

Acharnés à combattre le communisme, nous avons oublié l’autre monstre du XXe siècle – le fascisme, et voilà que la moitié des bâtiments à Sofia sont vandalisés de croix gammées, constate Ivaylo Ditchev, Professeur en anthropologie culturelle à l’Université de Sofia. Entre-temps, la rhétorique fasciste se banalise et gagne du terrain tout en modifiant les moeurs.

A en croire Ruslan Trad, jeune journaliste bulgaro-syrien, après les récentes agressions, les immigrés noirs et arabes préfèrent se promener en groupe. La plupart sont persuadés que les actes violents feront désormais partie du quotidien. Il n’est pas exclu qu’ils provoquent aussi des actes de rétorsion de la part des immigrés, ajoute M.Trad.

Alors que tous les effectifs de la police sont mobilisés à assurer l’ordre dans la capitale, en proie à une vague de protestations depuis le mois de juin, les « patrouilles citoyennes » se promènent librement à la tombée de la nuit le long de la rue piétonne et commencent à faire partie du paysage.

Récemment, une « contre-patrouille » d’activistes scandalisés a cherché à tirer au clair le statut des nationalistes en leur demandant des explications devant les caméras. « Mais je n’ai obtenu pour toute réponse que la menace chuchotée qu’on me casserait la gueule », confie le chef de cette patrouille anti-fasciste, Assen Genov.

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 12:19
Outrage et rebellion: comment fabriquer des délits

Pour mettre la pression, les policiers ont un très bon outil qui est aujourd'hui remis en cause, l'outrage et la rebellion. En effet, ces "délits" sont des moyens de créer des motifs d'arrestation là ou il n'y a que du harcèlement policier...

L’outrage et la rébellion sont les petites armes de l’intimidation policière : assaisonnées à toutes les sauces, elles permettent aux "agents dépositaires de l’autorité publique" d’embarquer au poste, de mettre en garde à vue et d’envoyer au tribunal qui bon leur semble ou ne leur revient pas. Le dernier rapport de l’Inspection Générale de l’administration épingle une pratique lucrative qui se systématise.

La subjectivité de l’outrage

Une simple affirmation de la part du flic suffit à fonder l’outrage ou la rébellion :

  • L’outrage est défini comme étant "les paroles, gestes ou menaces, les écrits ou images de toute nature non rendus publics ou l’envoi d’objets quelconques adressées à une personne investie d’une mission de service public dans l’exercice ou à l’occasion de sa mission et de nature à porter atteinte à sa dignité ou au respect de la fonction dont elle est investie" (art 433-5 du Code Pénal).
  • La rébellion est "le fait d’opposer une résistance violente à une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions, pour l’exécution des lois, des ordres de l’autorité publique, des décisions ou mandats de justice" (art 433-6 du Code Pénal).

Seulement tout ça coûte cher d’après le dernier rapport de l’Inspection Générale de l’Administration (IGA) qui épingle le coût des contentieux du Ministère de Valls : 13,2 millions d’euros par an pour les flics et 604 000 euros pour les gendarmes, pour délits d’outrage, rébellion et violences volontaires.

Du beurre dans les épinards des bleus

Sur les 20 600 dossiers instruits par des flics en 2012 (30% de plus chaque année), seuls 300 n’ont pas abouti, tous les autres se font indemniser, les yeux fermés, par les deniers du Trésor. A chaque fois le flic se met 300-700 euros d’indemnités dans la poche, sans compter les jours d’ITT quand il s’est foulé l’ongle ou a subi un "traumatisme psychologique".

Quand l’IGA demande à la Direction centrale de la Police Nationale une liste des flics indemnisés, seul le Service d’Aide au Recouvrement des VIctimes (SARVI) est "en mesure" de répondre ; il fournit une liste édifiante de 147 noms qui à eux seuls suffisent à montrer à qui profite le crime :

6 fonctionnaires de police totalisent plus de 15 dossiers chacun ;
31 fonctionnaires de police totalisent entre10 et 14 dossiers ;
109 fonctionnaires de police totalisent entre 5 et 9 dossiers ;
1 fonctionnaire a ouvert 19 dossiers d
epuis 2009 !

Il a été signalé à la mission le cas d’un fonctionnaire « victime » à 28 reprises en 2012, sans aucune suite de la part de l’administration. Un Secrétariat Général de l’Administration Policière (SGAP) a signalé à la mission 62 cas d’agents victimes plus de quatre fois dans l’année, sans qu’il n’y ait eu aucun traitement de ces cas d’un point de vue managérial ou administratif ; un autre a signalé 28 cas. (sic)

Pour 100 000 gendarmes en France contre 144 000 flics, l’IGA relève 30 fois plus de plaintes chez les seconds et attribue le phénomène à un processus d’enquête et de validation des contentieux par la hiérarchie plus abouti dans la gendarmerie nationale.

Une manne judiciaire

Chaque dossier occasionne en outre 1000 euros supplémentaires de frais de dossier. Avec 5569 dossiers d’outrage, 5540 de rébellion et 8228 de violences volontaires, c’est un juteux business pour la justice...

L’IGA relève qu’« à Paris, cinq cabinets d’avocats [1], choisis au fil du temps, sans aucune mise en concurrence, se partagent « un marché » d’environ 2,5 M€ annuel, qui leur garantit un revenu d’environ 40 000€ par mois et par cabinet. Dans certaines circonscriptions de police en province, le nombre de dossiers de Protection Fonctionnelle (PF=dossier d’indemnisation) pour outrage est d’autant plus élevé qu’un avocat en est spécialiste, fait sa propre publicité y compris dans les commissariats ; ailleurs, l’avocat est lié personnellement à un fonctionnaire de police et la coïncidence fait que dans le ressort de ce barreau le nombre de dossiers d’outrages est particulièrement élevé... »

Si ça ne suffisait pas à nous convaincre que l’affaire est lucrative, la répartition des dossiers sur le territoire permet de se rendre compte qu’il y a des endroits où il fait bon être flic : quand à Paris on recense 760 dossiers d’outrage instruits, à Rennes on en a 1466 ; qu’en conclure ? Que les Rennais n’ont pas leur langue dans leur poche, que les flics de l’ouest sont susceptibles ou qu’à Rennes il doit y avoir un bon cabinet d’avocat de flics ? Je vous laisse choisir...

En tout cas, les tarifs ne sont pas les mêmes des deux côtés de la matraque : quand on est victime des flics, si on n’a pas été intimidé par l’entretien à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) qui essaie de nous convaincre qu’on a exagéré les faits ou le préjudice ; si on a passé le procès, l’appel, en vain, avec un juge pressé de classer le dossier ; et si malgré tout ça on pousse jusqu’en cassation pour se faire casser une énième fois par la justice, on y a laissé un bon petit paquet de pognon à 5 chiffres.

Quand tu as tort, crie plus fort

En tous cas, ce qu’il y a de bien avec les flics, c’est qu’on sait toujours quand on met le doigt sur un point sensible : quand un flic a tort il porte plainte, quand tous les flics sont montrés du doigt ce sont leurs syndicats qui appellent à la grève et crient au loup !

En réponse à ce rapport de l’IGA qui épingle les flics et leur ministère sur 104 pages [2], le syndicat Alliance monte au créneau avec verve dans son dernier communiqué :
"Alliance Police Nationale CFE‐CGC dénonce cette idée technocratique qui présente les policiers comme des habitués du recours infondé et coûteux.
D’après l’IGA, les policiers seraient ceux qui abusent de ce droit à une défense légitime devant les juridictions ! Ce rapport est honte
ux !"

On aurait voulu le dire, qu’on aurait pas trouvé mieux : le flic est un instrument de la technocratie qui est habitué aux recours infondés et coûteux. Peut-être qu’il faudrait se demander si ce n’est pas la technocratie qui entoure le flic et le protège aveuglément qui serait viciée.

On comprend pourquoi ça s’inquiète chez les flics si les projets de loi censés les protéger encore davantage ne passent plus comme des lettres à la poste et que leur Ministre veut leur coller un matricule à l’uniforme. Mais qu’ils se rassurent, ils vont encore pouvoir caser quelques outrages et rébellion contre les militants avant que la source bienfaitrice ne se tarisse.

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 09:33
De la rhétorique fasciste et de l'usage du mensonge

Les fascistes ne s’embarrassent pas de subtilités lorsqu'il s'agit de propagande. Ainsi le mensonge et la désinformation comptent parmi leurs armes favorites...

Le nationalisme se caractérise par un culte absolument fondamental du mensonge comme arme politique. De Goebbels qui théorisait le mensonge comme arme de propagande à François Duprat (néofasciste, fondateur du FN) qui se ventait d’inventer chiffres et noms pour ses livres "historiques", cette stratégie a toujours été une constante historique.

Car un dirigeant nationaliste ne peut pas être sincère: il y a toujours un décalage entre les actes et la parole, entre l’idéalisme idéologique et les magouilles du quotidien. Les identitaires nous bassinent avec leur "révolte contre le monde moderne" et se prennent en photo en boîte de nuit, Zentropa publie des planches de bédés d’un dessinateur marxiste en disant que les "rouges ne lisent pas", le GUD agresse un couple mixte puis défend Bruno Gollnisch (marié à une japonaise) et pour revenir à Duprat, celui ci partait dans des envolées lyriques révolutionnaires tout en négociant son aide à la droite gaulliste.

La lutte contre le "matérialisme", l’auto-glorification, la mystique militante, le refus affiché d’une prétendue "pensée unique" (pas celle de TF1 en tout cas!), conduisent à tous les mensonges possibles, à une intoxication systématique au service de la cause – c’est à dire la nécessité d’encadrer les révoltés pour les conduire sur une voie de garage.

Et dans la période actuelle de grande confusion idéologique, où comme nous l’avons expliqué l’effondrement de la social-démocratie favorise le ralliement de larges pans de la petite-bourgeoisie (et de prolétaires) à l’option fasciste, cette tendance se renforce.

Prenons la manifestation antifasciste ayant eu lieu à Paris le week end dernier. Un incontestable succès, rassemblant plusieurs milliers de personnes, très largement autonomes par rapport aux partis et organisations de la "gauche". Soyons clairs, cette manifestation était une démonstration de force pour le courant de l’antifascisme auquel Feu de Prairie se rattache: un courant autonome, radical dans ses formes de lutte, s’organisant sur des bases de classe, et refusant à la fois l’islamophobie raciste et l’antisémitisme complotiste. Un pari réussi puisque la manifestation était très populaire, avec un cortège pro-palestinien aux slogans pertinents, des groupes féministes, des communistes révolutionnaires… Et beaucoup de gens extérieurs au milieu militant.

Que voit on sur internet? Les commentaires des fascistes ont bien évidemment fleuri. A défaut d’occuper la rue, les guerriers nationalistes paradent sur facebook et youtube (on a les champs de bataille qu’on mérite…). Que disent ces commentaires? En gros: les "antifas" seraient la milice de Valls, seraient sionistes, tous blancs, casseurs professionnels et bourgeois. Allons bon! Il y a quelques temps, les "antifas" étaient des crasseux métisses indisciplinés… Il faudrait savoir.

Reprenons. Face à des images d’un cortège véner, métisse et populaire, arborant des drapeaux palestiniens, les fascistes répètent en boucle que ce sont des blancs sionistes à la solde du PS. Non mais allo! ALLO! Jusqu’à quel point sont ils prêts à répéter en boucle les phrases de Soral? Quels mensonges sont ils prêts à gober volontairement? Vont ils aller jusqu’à expliquer que les syndicalistes sont en fait des bobos millionnaires masqués, et les noirs et arabes des blancs déguisés? Sérieusement?

D’un point de vue plus politique, ils est intéressant de voir les clichés qu’ils convoquent pour appuyer leur discours: le bourgeois blanc casseur, ne travaillant pas, profitant des allocations, crachant sur le drapeau. Oui, ces courageux commentateurs soraliens "pourfendeurs de la pensée unique" dressent le même portrait du gauchiste qu’un électeur de Sarkozy, en somme… Très subversif. Il y a aussi "l’islamo-gauchiste" ou "l’assassin communiste", clichés utiles à convoquer, même si ils sont un peu datés. On aura pas échappé non plus au mythique financement sionisto-socialiste des antifas. Voilà où les fafs en sont réduits: ils croient sincèrement pour certains que Valls se créer des troubles à l’ordre public ou que le "sionisme" paye des casseurs pro-palestiniens. Bientôt, ils nous diront que le mouvement pro-palestinien lui même est une invention du Mossad*.

Vient alors la question de la répression: les visuels complaisants ont fleuri sur facebook, comparant la répression du Jour de Colère à celle des manifestations antifascistes (notamment celle de Rennes). Le but étant de démontrer la prétendue protection occulte dont ces dernières bénéficieraient. Petit rappel. Jour de Colère: 19 policiers blessés, slogans antisémites, émeute. Condamnations des interpellé-e-s: anecdotiques. Alors qu’à Paris ou Lyon, les antifas arrêtés (parfois même préventivement) subissent de très lourdes condamnations. Comparons les "manifs pour tous" à un mouvement social (CPE, Retraites…). Dans le premier, malgré les nombreux soirs d’émeutes, aucune condamnation sérieuse n’a été enregistrée. De l’autre côté rappelez vous des condamnations hallucinantes des mouvements sociaux (amendes, sursis, prison), des lycéens et ouvriers éborgnés au flashball, des blessures par centaines et des manifestations interdites. La bourgeoisie sait reconnaitre les siens.

L’explication est pourtant simple: les nationalistes n’inventent pas ces bobards pour le plaisir. Ils les inventent, et décident d’y croire, car ils en ont fondamentalement besoin pour justifier leur position et leur action. Leur violence raciste et sexiste, leur défense acharnée du capitalisme français et de l’impérialisme colonial, ne peuvent passer pour des postures "anti-système" qu’en distordant profondément la réalité. Pour refuser de voir Zemmour et Dieudonné partager un repas ou Soral sympathiser avec les sionistes Gilles-William Goldnadel** et San Giorgio, il faut que tout cela soit un complot. Pour refuser d’assumer pleinement le fascisme et sa violence, il faut que les antifascistes soient manipulés par le système***. Sinon, tout s’écroule. Le "dissident" apparait pour ce qu’il est vraiment, c’est à dire un défenseur de la barbarie, prêt à toutes les lâchetés et toutes les trahisons pour ne pas perdre sa place sociale. Le mensonge permet de couvrir le juteux business de la subversion, ses ventes de t-shirts et de mugs, ses conférences de rebelles sur sofas. Mais comme disait l’autre, les faits sont têtus… Le retournement accusatoire est une stratégie limitée.

Les mêmes qui appellent à égorger les antifascistes et gazer les "métèques" jouent aux victimes quand une vitrine est cassée; ceux qui appellent à une répression totale de nos mouvements s’étonnent que nous combattions leur liberté à diffuser des mensonges révisionnistes ou racistes.

Qu’ils continuent de rager, qu’ils se créent des ulcères. Pour notre part, nous savons où nous sommes, qui marche avec nous, et pourquoi nous combattons. Mains propres et esprits clairs, nous avançons.

Repris sur Feu de prairie

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 08:33
Lutte anti austérité et démocratie directe en Bosnie

Alors qu'une forte lutte en Bosnie a lieu contre l'austérité, les habitants reprennent en main leur quotidien...

Après avoir poussé leurs dirigeants locaux vers la sortie, plusieurs villes de Bosnie expérimentent depuis plus d’une semaine une nouvelle forme d’organisation citoyenne, le « plénum ».

Manifestants antigouvernementaux,
le 9 février à Sarajevo. Antonio Bronic/Reuters

Difficile de comprendre de prime abord ce qu'est un « plénum », l'une des expressions les plus caractéristiques du mouvement de protestation bosnien. Le terme a des consonances antiques, mais évoque surtout les réunions plénières du Parti dans les ex-pays communistes et socialistes. En Bosnie, c’est à Tuzla que les premières assemblées citoyennes plénières ont été organisées, trois jours après les émeutes qui constituèrent le point de départ du mouvement de contestation, le 5 février. S’inspirant des mouvements étudiants qui agitèrent la faculté de philosophie de Zagreb en 2009, ces assemblées ouvertes à tous ont pour but de transcrire un ensemble diffus de revendications en actions concrètes.

A Sarajevo, vendredi 14 février, près de 900 personnes se sont ainsi réunies à quelques mètres du siège de la présidence bosnienne, devant lequel les manifestants se rassemblent quotidiennement. Les organisateurs ont affiché leur satisfaction devant le déroulement sans anicroche de cet exercice grandeur nature de démocratie directe : « Je suis très fière, a déclaré Valentina Pellizzer, membre du comité d’organisation. Les citoyens ont prouvé qu’ils peuvent se réunir sans violence ». Deux jours plus tôt, dans une salle plus petite de l’université de Sarajevo, un premier plénum s’était tenu de manière assez chaotique, obligeant la plupart des citoyens à écouter les interventions sous la pluie.

Cette fois, le canton de Sarajevo avait mis à disposition, vendredi, l’amphithéâtre du centre culturel et sportif de Skenderija, un complexe qui autrefois accueillait des compétitions olympiques. Le dispositif de sécurité, privé, a été renforcé par un détecteur de métaux et une fouille au corps à l’entrée. « Les méchants hooligans, c’est nous ! » a plaisanté Sanja Dervisevic, étudiante en médecine de 31 ans. Assurer la sécurité est effectivement le principal enjeu du comité d’organisation, qui cherche à contrecarrer l’image de casseurs qu’il reproche aux médias de véhiculer.

Sit-in devant un batiment public, le 8 février à Sarajevo. Antonio Bronic/Reuters

Espace de parole, le plénum se déroule selon des consignes très strictes. Deux minutes par intervention, un vote à main levée pour chaque décision, pas de leaders mais des modérateurs. « Il s’agit d’un mouvement sans représentant, explique Valentina Pellizzer, qui tient à être citée comme citoyenne, et non comme porte-parole. C’est ce qui choque le plus les politiciens, qui n’ont personne à qui s’adresser. »

Conséquence directe du ras-le-bol des protestataires face à une élite jugée corrompue et "kleptocratique", les politiques sont honnis. Seul le « citoyen » prévaut lors de ces plénums, où tous sont admis à s'exprimer, sauf les représentants de partis politiques. Ce soir là à Sarajevo, après une présentation très solennelle des règles par Nermin Tulic, un comédien populaire qui a perdu ses jambes pendant la guerre, les médias sont invités à éteindre téléphones et ordinateurs et à s'exprimer, eux aussi, en tant que simples citoyens.

Au micro, les interventions chronométrées se succèdent. Certains, par timidité, n'y restent que quelques secondes. D’autres démontrent de véritables talents d’orateur, haranguent la foule et suscitent des salves d’applaudissements comme dans les meilleurs meetings. Beaucoup expriment leurs doléances et leurs difficultés personnelles, reflet de la débâcle économique à l’origine des contestations, d'autres présentent des listes de propositions dans leur domaine d’activité. « C’est comme une thérapie collective citoyenne », commente Mladen Jelicic, un humoriste bosnien réputé. De fait, l’ambiance est bon enfant, et l'assemblée très hétéroclite : des étudiants, des chômeurs, certes, mais aussi des universitaires, des employés, et une ancienne championne olympique.

Puisque le premier ministre du canton de Sarajevo a démissionné, il s’agit de formuler des revendications qui seront présentées à l’Assemblée cantonale. « Toute la spontanéité des manifestations doit maintenant être organisée dans un programme », explique Marina Antic, du Mediacentar. Parmi les « demandes » votées ce vendredi 14 février figurent ainsi la nomination d’un gouvernement d’experts composé de membres non politiques, et une baisse des salaires des fonctionnaires du canton.

Sanja Dervisevic, qui assiste aux manifestations depuis le premier jour, se veut optimiste quant à l’efficacité de ce mode d’organisation : « Ça ne peut de toute façon pas être pire que le gouvernement qu’on a eu pendant vingt ans. » Egalement étudiante en médecine, sa voisine, qui se méfie des médias et veut garder l'anonymat, est plus sceptique : « La Constitution ne permet pas d’organiser des élections anticipées ; le gouvernement fédéral est déjà un gouvernement technique, et ça n’a rien changé. »

Des groupes de travail ont été formés dès dimanche afin d’approfondir ces demandes et de vérifier qu’elles entrent dans le cadre de la loi. Le travail ne fait donc que commencer : « Nous avons la salle jusqu’à la fin du mois ! » peut-on lire sur la page Facebook du Plénum de Sarajevo, moyen de communication privilégié par le comité d’organisation.

Adrien Barbier (à Sarajevo – Monde Académie

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 09:25
 Freddy Krueger dit être terrifié par ce qu’il a vu dans les rêves de Pierre Gattaz

Alors que le patronat négocie de pied ferme la convention UNEDIC, Freddy Krueger, intermittent du spectacle revient traumatisé d'une de ses visites nocturnes dans les rêves du patron des patron, Pierre Gattaz... Merci au Gorafi pour cette brêve.

Le célèbre tueur en série Freddy Krueger, connu pour venir hanter les rêves et y accomplir ses forfaits, est peut-être tombé sur plus fort que lui. Cette fois, sa victime, en l’occurrence, Pierre Gattaz, président du MEDEF, lui a donné du fil à retordre. Pire, l’assassin du sommeil dit être « totalement terrifié » par ce qu’il a entraperçu dans ses rêves. Reportage.

Cela devait être une apparition dans un rêve comme une autre pour Freddy Kruger. « J’ai hanté des milliers de personnes, mais rien ne m’a préparé à ça » confesse le célèbre croquemitaine à la peau brûlée.

Dans la nuit de dimanche à lundi, il se glisse dans les rêves de Pierre Gattaz, patron des patrons à la tête du MEDEF. Ce qu’il y voit le mortifie. « J’y ai vu des gens que j’ai identifié comme des intermittents du spectacle, je crois. Il les saisissait par brassées et les avalait, en riant très fort, un rire terrifiant » a-t-il expliqué dans les rêves de plusieurs journalistes. « Ces gens là étaient sans défense, quand quelqu’un tentait de s’échapper, des flèches enflammées les empalaient, ils hurlaient de douleur » ajoute-t-il.

Connu pour ses méthodes d’assassin pervers et méthodique illustrés dans plusieurs films, le tueur tente de se dominer et s’aventure alors plus avant dans l’esprit de Pierre Gattaz. « J’ai roulé ma bosse, j’ai affronté quantité de tueurs. Je suis Freddy Krueger, je suis censé exprimer la terreur mais jamais je n’avais vu ça, c’est moi qui étais terrifié» confesse-t-il, encore sous le choc. « A un moment, il m’aborde, il me dit que je n’ai pas assez de trimestres pour faire valoir mes droits, je lui réponds que je suis mort, que ça n’a aucun sens ». Freddy se retrouve alors à nouveau vivant et pour gagner sa vie doit travailler à mi-temps dans deux emplois. « Je me suis réveillé en sursaut, en hurlant, je ne souhaite à personne de vivre ce cauchemar » conclut le tueur.

Freddy dit avoir mis plusieurs jours pour oublier ces visions d’horreurs et confesse avoir du mal à trouver le sommeil. « J’ai peur de fermer les yeux, peur de le revoir devant moi, j’ai beau me convaincre qu’il n’est pas réel, qu’il n’est que dans mes rêves, je ne sais plus quoi faire » confie-t-il avant de se glisser cette fois dans les rêves de Jean-François Copé.

La Rédaction

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 09:42
Reprise d'un salon de coiffure par des travailleuses en grève

Des travailleuses d'un salon de coiffure reprennent le salon pour financer leur grève à Paris.

Elles sont quatre travailleuses sans-papiers chinoises et un travailleur du salon de coiffure du 50 boulevard de Strasbourg (entre Château d’eau et la gare de l’Est), à Paris, qui n’ont pas été payées depuis décembre. Le patron est parti, sans laisser de trace. Mais Fao-Lin, Feng Zhen, Shuqin et les autres ne comptent pas se laisser faire ! Elles font grève depuis le 3 février et occupent le salon tous les jours de 10 h à 20 h jusqu’à ce qu’elles soient payées.

Le salon n’est pas bien grand : au rez-de-chaussée, c’est la manucure, si on emprunte un petit escalier étroit, se trouve un salon de coiffure où se sont mises en grève deux coiffeuses depuis le 17 février.

Cela fait un an, deux ans voire quatre ans que Fao-Lin, Feng Zhen, Shuqin et leur camarade travaillent ici. Quand elles ont cessé d’être payées, les travailleuses n’ont pas trouvé d’autre recours : elles ont lancé seules la grève. Mais voyant au bout de quelques jours que rien ne se passait, l’une d’elles est allée chercher de l’aide du côté de la CGT. Une copine chinoise lui aurait dit que c’est grâce à leur soutien qu’elle aurait obtenu ses papiers. Deux des travailleuses seraient syndiquées à la CGT depuis 2010.

Quand j’entre dans le petit salon de coiffure, ce lundi 17 février, les femmes sont assises et discutent avec les personnes venues en soutien : l’union locale de la CGT du 10e, l’UJR (Union des Jeunes Révolutionnaires) et l’Organisation de Femme Égalité. Un rendez-vous a été organisé avec la mairie à 17 h, au salon, où le maire se serait plus ou moins engagé oralement à les régulariser.

L’organisation du salon était la suivante : Le patron fournissait le local (les loyers ne sont d’ailleurs plus payés) et un rabatteur pour amener des clients au salon et prenait 50% de ce qu’elles gagnaient.

Depuis qu’il est parti et qu’elles ne sont plus payées, les femmes ont beaucoup de frais : elles doivent tout avancer elles-mêmes pour travailler (matériel de protection contre les solvants agressifs comme les masques, les postiches de coiffure, ongles pour les clientes etc) et peu d’argent.

Samedi 15, les travailleuses ont ouvert le salon et l’ont fait tourner. Ce qu’elles ont gagné est allé alimenter la caisse de grève et leur permet de se payer. Elles vont occuper le salon de coiffure jusqu’à ce qu’elles soient payées et régularisées.

Repris sur Paris Lutte info

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 15:51
Violente intervention policière contre des syndicalistes et des étudiants mobilisés à l'UM1

Le 25 février se tenaient à l'Université de droit de Montpellier des élections étudiantes. Celles-ci ont été marquées par des menaces et provocations de la part de l'UNI, syndicat étudiant anti gréviste de droite extrême. Pour protéger et soutenir une liste syndicaliste de lutte des étudiants du Poing et de Solidaires étudiant, un cinquantaine de personnes étaient présentes le 25 avril. Après des heurts, la présidence a fait intervenir la police. Elle n'a pas fait dans le dentelle: une charge de CRS dans le hall du batiment 2 de l'Université. Au passage, une des têtes de liste a été piétinée et rouée de coups à terre par des CRS, L'ensemble des personnes diffusant des tracts expulsées par le police. Voici le communiqué de Solidaire Étudiant:

Mardi 25 Février, nous militant-e-s syndicaux de Solidaires Etudiant-e-s présentant une liste commune pour les élections avec le journal militant le Poing, nous sommes présenté-e-s nombreux et nombreuses à l'UM1 avec des sympathisant-e-s pour soutenir nos camarades.

Notre présence sur l'UM1 se justifie par le fait que plusieurs de nos camarades ont reçu, les jours précédents ces élections, de nombreuses menaces de la part de l'UNI, ainsi que part la présence potentielle de la Ligue du Midi ( ayant déjà agressée des camarades antifascistes lors de la « Manif pour Tous » ).

Nous nous présentons donc Mardi 25 Février pour diffuser deux tracts, un présentant notre liste, un autre intitulé la vérité sur l'UNI. Dès notre arrivée nous rencontrons une opposition à notre présence de la part de l'UNI (nous accueillant avec des slogans comme « maitre chez nous », slogan visible sur les affiches de la ligue du midi, ou bien encore des insultes sexistes, « sale pute » et homophobe, « va te faire enculer ») mais aussi de la part de la présidence de l'UM1.

La police, contactée par l'UNI ainsi que la doyenne de l'UM1, finit par arriver sur place, en tenue anti émeute, accompagné de la BAC, la tension monte, les militants de l'UNI ne perdant pas l'occasion de se relayer pour communiquer en permanence avec la police de même que la présidence de l'UM1. Nous nous sommes donc retrouvé_es pris_es en tenaille par la police, qui n'a pas hésité à charger les étudiant-e-s présent-e-s en soutien, sans sommation, à l'intérieur même de l'enceinte de l'UM1, et avec une violence inouïe qui aura choqué les personnes sur place (certaines personnes ont été matraquées au sol alors qu'ils et elles ne présentaient aucune attitude hostile).

Nous dénonçons les violences que nous, militant-e-s progressistes, subissons au quotidien, que ce soit celles venant de la part de l'état, qui nous fait subir rigueur et austérité par le biais des différentes réformes qu'il nous impose (loi Fioraso, réforme de la convention UNEDIC, ANI...) et réprime violemment tout mouvement de contestation, ou des militant-e-s de l'UNI-MET, syndicat qui milite contre le droit de grève et effectuant une pression quotidienne sur tout-e-s militant-e-s progressiste, s'affichant en tête de la « Manif pour tous » et créant ce climat qui nous oblige toujours plus à nous affirmer clairement comme militant antifasciste, antisexiste et anticapitaliste.

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 10:03
Y a-t-il un fascisme français?

Une série d'historiens républicains a comme théorrie que le fascisme n'est pas français, et qu'il n'y a jamais eu de fascisme en France, Vichy n'étant qu'un accident, ou au pire un régime vaguement autoritaire. Voici un point de vue contradictoire...

Nous republions ici l'article que nous avions consacré en février 2012 à l'analyse du fascisme de cette époque, dans l’État "France", par l'historien américain Robert Soucy :

Comme nous l'avions déjà dit à l'époque, l'intérêt majeur de cette analyse est sa RUPTURE avec l'historiographie dominante de la "France" des Trente Glorieuses (René Rémond et compagnie), (très) timidement remise en cause à partir des années 1980 : il n'y aurait "pas vraiment eu" de fascisme français pendant l'entre-deux-guerres, ou alors comme phénomène "très marginal" ; "marginalité" qui impose bien sûr de "dé-fasciser" les Croix-de-Feu/Parti social français (500.000 à 1 million de militants et 15% des suffrages à la fin des années 1930, 11 députés, 541 conseillers généraux et 3.000 maires en 1939), soi-disant "trop respectueuses des institutions parlementaires", ou encore l'Action Française ("trop conservatrice et traditionaliste"), mais aussi la floraison de propos autoritaristes (pour un "régime fort"), antisocialistes et anticommunistes violents, antisémites (bien sûr) et xénophobes, pro-Hitler ou (plus souvent encore) pro-Mussolini à la droite (Fédération républicaine)... mais aussi bien au centre de l'hémicycle "républicain" pendant les quinze années précédant le conflit. Tout cela convergeant bien sûr (c'est le but…) dans la thèse de l'"accidentalité" de Vichy, simple "parenthèse sombre" de l'histoire hexagonale, pur fruit de la défaite, de l'occupation étrangère et de la "si humaine lâcheté" devant le traumatisme des évènements, facteurs permettant à une "ultra-minorité illégitime" de s'emparer de l’État français "failli" pour le mettre au service de la barbarie nazie... Peu importe que cette thèse ne résiste pas à la moindre étude historique sérieuse, du moment que cette étude reste ignorée des larges masses… Peu importe que non seulement les pleins pouvoirs à Pétain, mais aussi les fondements juridiques et idéologiques ("L’Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l’État français. Cette constitution devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie") de la "révolution nationale" aient été votés par une majorité écrasante (649 sur 907) du Parlement d'alors, le Parlement élu en 1936, celui... du Front populaire. Peu importe que ledit Parlement n'ai nullement été dissous mais simplement "suspendu" (et, certes, purgés des figures les plus éminentes du Front populaire qui auraient "conduit à la catastrophe"), et qu'en janvier 1941 ait été mis en place un "Conseil national" de 213 membres choisis comme suit : "Parmi les politiques, les élus de droite et du centre-droit dominent ; des radicaux-socialistes et des socialistes, issus de la mouvance pacifiste de l'avant-guerre; des PSF (Parti Social Français) comme le colonel François de La Rocque - qui en démissionne 6 mois plus tard - ou Stanislas Devaud, député de Constantine.
La mouvance fasciste ou proto-fasciste est représentée par certains de ces chefs de file comme Jacques Doriot (Seine), chef du Parti populaire français. On trouve quelques parlementaires de la mouvance agrarienne : Louis Guillon, fondateur du Parti républicain agraire et social, le député Pierre Mathé (Côte-d'Or), et Henri Dorgères, délégué à la propagande du Comité central d'action et de défense paysanne.
La droite conservatrice est représentée, par l’intermédiaire des députés Augustin Michel (Haute-Loire), Emmanuel Temple (Aveyron), Ernest de Framond de La Framondie (Lozère), Jean Crouan (Finistère), François Martin (Aveyron), membres de la Fédération républicaine, le sénateur Louis Linyer (Loire-Inférieure), ainsi que des parlementaires conservateurs comme Léopold Robert dit Jean Yole (Vendée), les députés Robert Sérot (Moselle), et Émile Taudière (Deux-Sèvres), républicains indépendants et Jean Le Cour-Grandmaison (Loire-Inférieure), député, président de la Fédération nationale catholique.
Le centre-droit est quant à lui fortement représenté, par des députés Paul Bacquet (Pas-de-Calais), Léon Baréty (Alpes-Maritimes), député du centre-droite (Alliance démocratique), Louis de Diesbach de Belleroche (Pas-de-Calais), Maurice Drouot (Haute-Saône), Joseph Féga, Pierre Dignac (Gironde), André Magnan (Loire), Aimé Tranchand (Vienne) et des sénateurs Jean Boivin-Champeaux (Calvados), Charles Bouissoud, Victor Constant (Seine), Charles-Henri Cournault (Meurthe-et-Moselle), Jean Fabry (Doubs)), membres ou proches de l’Alliance démocratique. Autre tendance du centre-droite également très présente dans ce Conseil, la mouvance radicale indépendante : l’ancien député et ministre Louis Germain-Martin, les députés Albert Dubosc (Seine-Inférieure), Louis Buyat (Isère), Jean Montigny (Sarthe), Paul Saurin (Oran), Gratien Candace (Guadeloupe), ainsi que les sénateurs Jacques Bardoux (Puy-de-Dôme), Edmond Hannotin (Ardennes), Émile Mireaux (Hautes-Pyrénées), André Mallarmé (Alger), Édouard Roussel (Nord) y siègent. Le centre-gauche est essentiellement représenté par quelques radicaux-socialistes : les députés Albert Chichery (Indre), Georges Bonnet, Lucien Lamoureux (Allier), Jean Mistler (Aude), et les sénateurs de la Gauche démocratique Pierre de Courtois (Basses-Alpes), Émile Cassez (Haute-Marne, ancien ministre), Paul Maulion (Morbihan). On trouve également quelques socialistes indépendants : les députés Édouard Barthe (Hérault) et Antoine Cayrel (Gironde), ainsi que le sénateur René Gounin (Charente). Enfin, Gaston Bergery (Seine-et-Oise), député du Parti frontiste, ancien radical-socialiste, fit également partie de ce Conseil. Enfin, un quarteron de socialistes fut également appelé à siéger à ce conseil : les députés René Brunet, Paul Faure (Saône-et-Loire), Isidore Thivrier (Allier), Louis L'Hévéder (Morbihan). S’ajoutent quelques indépendants : les sénateurs non-inscrits Paul Brasseau (Seine-et-Oise), René Courtier (Seine-et-Oise), Jean Jacquy (Marne), Manuel Fourcade (Hautes-Pyrénées).
Des syndicalistes de la mouvance pacifiste et anticommuniste, proches de René Belin en sont aussi membres : Pierre Vigne, secrétaire général de la Fédération du sous-sol, Alfred Savoie, de la Fédération de l'alimentation, Liochon, secrétaire général des travailleurs du livre, Marcel Roy, secrétaire de la Fédération des métaux et Georges Dumoulin, que l'on retrouvera dans l'hebdomadaire L'Atelier et au Rassemblement national populaire de Déat. On relève des conseillers issus du monde agricole ou théoriciens du corporatisme chrétien comme Louis Salleron. Jacques Doriot et le colonel de La Rocque représentent, quant à eux, les publicistes. Pressenti, André Siegfried r
efuse de siéger"... Peu importe que Vichy ait recyclé, quand il ne l'a pas carrément promu, la quasi-totalité du personnel politique et administratif présent en 1939 ; et qu'il n'ait nullement prétendu au monopartisme, se fabriquant au contraire tout un éventail politique de l'extrême-droite à la "gauche" (Déat, Doriot), "continuant" une "France" qui aurait été simplement "expurgée" de son "anti-", de ses "ennemis intérieurs".

Ce qui importe, surtout, c'est que cette négation de la continuité entre la IIIe République du Grand Capital et Vichy permette aussi d’oublier celle entre Vichy et la République d'après-guerre, littéralement truffée de "vichysto-résistants", ces partisans de la "Révolution nationale" ralliés à la "France libre" (généralement) après le débarquement allié en Afrique du Nord (novembre 1942) puis en Italie (été 1943), dont certains seront appelés à de très hautes destinées : Maurice Papon, préfet-proconsul en Algérie, au Maroc et en Corse, puis préfet de police de Paris (1958-67) et ministre du Budget de Giscard (1978-81) ; Raymond Marcellin, Ministre de l'Intérieur de triste mémoire (1968-74) ; Maurice Couve de Murville, Premier ministre (1968-69) et précédemment Ministre des Affaires étrangères depuis 1958 ; sans oublier bien sûr (last but not least) François Mitterrand, inoxydable ministre régalien (Justice, Intérieur) de la IVe République et Président de la Ve (1981-95)… Tout cela tranquillement jusqu’à extinction générationnelle pour cause de vieillesse (vieillesse certes quelque peu écourtée pour un René Bousquet par exemple).

Finalement, si l'on laisse de côté ceux (nombreux) qui aujourd'hui oublient ou minimisent les évènements de février 1934, c'est cette même logique que l'on retrouve chez ceux qui les mettent en avant pour célébrer qui la "victoire de la République", qui celle de ce qui deviendra le Front populaire entre socialistes et communistes (les deux ne faisant d'ailleurs qu'un pour certains) : un fascisme "marginal" ou pas mais en tout cas extérieur (marginal dans ce sens-là) au "système France", se lançant à l'assaut de la "Sainte" République et heureusement défait par la mobilisation démocratique-républicaine se levant des usines comme des campagnes, des bureaux comme des salons littéraires... En réalité, bien loin d'objectifs "révolutionnaires", les ligues d'extrême-droite réclamaient la démission du gouvernement (de gauche) mouillé dans l'affaire Stavisky et la retour à son poste... du préfet de police de Paris, Jean Chiappe, réputé de droite et limogé quelques jours plus tôt. La quasi-totalité des députés du centre et de droite, au demeurant, avaient démissionné en protestation contre ce limogeage... Et pour héroïque qu'elle ait été (de ces moments héroïques qui forgent notre histoire et préparent les victoires de demain), la mobilisation antifasciste socialiste et communiste n'a pas à elle seule "déjoué" le (supposé) sinistre "plan" de prise de pouvoir fasciste : c'est bel et bien la République bourgeoise qui a résisté ou plutôt, la bourgeoisie monopoliste dominante qui a décidé que le moment n'était pas venu et que, en l'état des circonstances, le régime de la IIIe République, certes usé mais doté d'un bel acte de naissance (l'égorgement des Communes de 1871) et de beaux états de service (depuis) dans la répression des mouvements ouvriers et populaires, était encore "le pire à l'exclusion de tous les autres" pour servir ses intérêts. Plus que sur les casques de la garde mobile ou sur la haie de fer des masses ouvrières mobilisées, la tentative des ligues s'est brisée sur une majorité silencieuse travaillée depuis 60 ans par les idéologues et autres "hussards noirs" républicains ; cette majorité silencieuse, acteur essentiel de l'histoire, qui n'a jamais été que la volonté des dominants faite peuple et que Gramsci appelle "société civile", la même sur laquelle se brisa la tentative putschiste d'Alger en 1961 ; sachant au demeurant que toutes les ligues présentes (et notamment les Croix-de-Feu de La Rocque, explicitement) ne partageaient pas l'idée d'une prise du pouvoir par la force, mais simplement d'un "coup de pression" permettant une reprise en main institutionnelle du pays par la droite. C'est d'ailleurs ce qui se produisit ; le gouvernement du second Cartel des Gauches (Daladier) tomba, fut remplacé par un gouvernement d'"union nationale" nettement plus ancré à droite... et tout rentra rapidement dans l'ordre, Chiappe revenant pour sa part à la tête du Conseil municipal de Paris dès l'année suivante. Jusqu'à la prochaine crise, bien plus grave en l'occurrence (et aux conséquences du coup beaucoup plus graves) : la guerre, la défaite, l'occupation. Une réalité toute bête, c'est qu'il n'y pas (il n'y a JAMAIS eu) d'instauration du fascisme dans un pays quel qu'il soit si la FORCE ARMÉE, l'état-major militaire, ne le veut pas ; fut-ce comme solution "provisoire" qui ensuite perdurerait contre le souhait de bon nombre de ses initiateurs (si une partie seulement le veut, le fascisme peut aussi s'installer après une guerre civile, comme en "Espagne"). Mais, encore derrière la Force armée, il y a la classe dominante-possédante, le Grand Capital, la bourgeoisie monopoliste. En Février 34, l'Armée n'a nullement "bougé" (même en partie) en faveur des émeutiers d'extrême-droite ; il est même probable qu'elle serait intervenue CONTRE eux si nécessaire (en cas de prise du Palais Bourbon) ; en revanche, avec le patronat (Comité des Forges etc.), elle a poussé à la démission de Daladier dès le lendemain et à la formation d'un nouveau gouvernement radicaux-droite (dans lequel s'illustrera notamment un certain Pierre Laval...) ; ce qui était d'ailleurs sans doute l'objectif d'une grande partie des manifestants (comme les Croix-de-Feu).

Ce que l'on voit clairement là, c'est que si la tendance au fascisme face à la crise générale du capitalisme des années 1930 était bel et bien une réalité, elle avait également des caractéristiques TRÈS DIFFÉRENTES dans un système bourgeois politiquement mature comme la "France" de ce qu'elle pouvait avoir dans des pays nouveaux-nés comme ceux d'Europe de l'Est (de la Finlande à la Turquie), arriérés comme l’État espagnol ou le Portugal, ou en tout cas jeunes et n'ayant pas encore consolidé et ancré une vraie idéologie dominante dans les masses comme l'Italie ou l'Allemagne, avec d'autant plus de gravité, dans ce dernier cas, qu'il y avait de décalage entre cette immaturité politique et l'extrême modernité du développement capitaliste. En un mot : la tendance au fascisme est autant une réalité (hier comme aujourd'hui) en France qu'ailleurs, mais il est illusoire et finalement suicidaire de l'attendre sous les habits bruns du NSDAP allemand.

Dans la nouvelle crise générale du capitalisme mondial commencée depuis 1970, mais entrée dans sa phase aiguë depuis 2007-2008, c'est exactement cette même erreur qui amène les uns à nier la tendance au fascisme du régime capitaliste dans lequel nous vivons (et à se concentrer, par exemple, uniquement sur les "attaques contre les travailleurs et les acquis sociaux", dans une logique économiste), et les autres à se concentrer sur des appendices du phénomène, "maîtres quenelliers" de Dieudonné, conspirationnistes de tout poil fleurissant sur la toile ou bandes nazillonnes ultras (à combattre par tous les moyens bien entendu) sévissant dans la rue, jusqu'à parfois tomber dans la pire alliance qui soit, celle avec l’État républicain bourgeois... du CŒUR duquel viendra, le moment venu, la dictature terroriste ouverte autrement appelée fascisme !

Nous, depuis le début en octobre 2009, avons clairement tracé le parallèle entre la situation actuelle et celle d'entre-deux-guerres, montrant même les ressemblances saisissantes entres les forces en présence dans les deux cas : non seulement entre le fleurissement des "ligues" de l'époque et celui des "Blocs" ceci ou "Jeunesses" cela, des "Printemps français", "Résistance républicaine" et autres "Jours de Colère", bref de l'atmosphère de "Mai 68 de droite" actuelle (particulièrement depuis la victoire "socialiste" de 2012) ; mais aussi entre les Croix-de-Feu/PSF et le Front Nation "dédiabolisé", "reconnaissant les valeurs de la République" et rassemblant (très) large (6 millions et demi de voix à la présidentielle, 3 et demi aux législatives) de Marine Le Pen, et entre l'UMP de plus en plus "décomplexée" de Copé et consorts et la Fédération républicaine des années 1930 qui fournira à Vichy plus d'un de ses acteurs de premier plan (Xavier Vallat, Philippe Henriot) ; sans même parler des tendances de plus en plus droitières à "gauche", au PS et même au P'c'. La seule différence (mais majeure...) étant la haute improbabilité d'une situation comparable à la défaite et l'occupation de 1940, et même au bourbier algérien de 1958, laissant donc ouvert le point d'interrogation quant à la situation exceptionnelle qui ferait passer de la fascisation rampante au fascisme stricto sensu (attaques "terroristes" majeures ? situation de "guerre civile" dans les quartiers populaires ?). En tout cas, si les circonstances sont peut-être du domaine de la politique-fiction, la "solution" est déjà dans les tuyaux... et ce n'est pas un allumé internétique (Soral ou autre) qui le dit, mais bien le leader du principal parti "républicain" d'opposition.

Nous n'avons nullement besoin de "date anniversaire" (fut-ce octodécennale) pour exprimer notre point de vue sur la question : le capitalisme est en crise générale et celle-ci, après une brève et illusoire "reprise" après la défaite stratégique de l'URSS, est même entrée dans sa phase terminale ; la tendance au fascisme (fascisation rampante) en est l'expression politique incontournable dans un système capitaliste monopoliste, et cela n'a pas commencé hier mais bien depuis 20 ans voire 30 ans (même si les choses ont, peut-être, été un peu freinées par le mitterrandisme et le jospinisme) ; il faut combattre les mille et une expressions de cette tendance, les mille et une têtes de l'hydre fasciste sur la terrain de notre vie sociale populaire ; MAIS il ne faut jamais perdre de vue, jamais baisser la garde envers l’État qui est le cœur du problème et là d'où, en dernière instance, viendra le coup décisif (comme le vote pour la "révolution nationale" en juillet 1940, l'appel à De Gaulle en mai 1958 etc.).

Ce que nous avons dit et qui a pu, le cas échéant, nous être reproché ; mais que nous répéterons toujours, en lien avec tout ce que nous avons exposé plus haut ; c'est que le mouvement révolutionnaire du prolétariat doit être plus vigilant aujourd'hui qu'hier, au regard de l'expérience historique, à développer un véritable antifascisme populaire AUTONOME qui ne se mette pas purement et simplement à la remorque de l'aile "gauche" (ou prétendue telle...) du système "républicain" bourgeois BBR, "gauche" qui dans l'histoire a toujours fini par être la droite quelques générations plus tard... voire beaucoup plus vite pour certains éléments. Un antifascisme qui ne se jette pas, par exemple, dans les bras d'un Manuel Valls, profil même du "républicain" de "centre-gauche" qui aurait été vichyste sans états d'âme en 1940, 41 et peut-être même 42 ; contre un "antisionisme" antisémite et complotiste (anti-impérialisme des imbéciles) détestable et écœurant, vomitif même, mais nullement mainstream dans la tendance fasciste générale - tout au plus des tirailleurs idiots utiles qui le moment venu finiront comme les SA allemands de la Nuit des Longs Couteaux...

Si nous retenons évidemment du 6 février 1934 (et de tout ce qui a suivi) l'enseignement que la mobilisation progressiste de masse, sous la direction des révolutionnaires communistes, peut faire reculer le fascisme ; nous retenons aussi L'AUTRE enseignement fondamental, celui de la faillite politique totale d'un mouvement révolutionnaire antifasciste qui se VEND sans guère de conditions à l'"antifascisme" républicain bourgeois, lequel s'en va de ce pas (par exemple) continuer à mitrailler ou carrément bombarder, à massacrer sans nom dans les colonies (comme en Algérie en 1945, alors que l'Europe célébrait la défaite du fascisme justement...) ; bien loin il faut dire des délicats yeux métropolitains qui, du coup, sont saisis d'effroi lorsque des verts-de-gris viennent commettre de telles choses sous leurs riants clochers ; et puis chuuut, il ne faut surtout rien dire car cela "casse le front républicain" et "fait le jeu du fascisme"... Un peuple complice de l'oppression d'un autre ne saurait être libre : tel est l'enseignement que nous lègue l'histoire du siècle dernier, à nous communistes "occidentaux" ; la "République française" est un appareil INTERNATIONAL d'oppression ; et c'est ainsi (faute d'avoir compris cela) qu'en février 1934 et en 1936-39 comme en 1944-45, en 1961-62 (face aux putschiste de Salan et à l'OAS) comme dans les années 1980 avec SOS-et-compagnie, le fascisme a bel et bien reculé... pour mieux sauter, et non été écrasé en même temps que le capitalisme impérialiste dont il n'est que le visage sans fard ; ce dernier ne faisant que se réorganiser et se moderniser jusqu'à la nouvelle crise... et au nouveau pourrissement fasciste.

Et puis, pour qui a étudié le fascisme en marxiste conséquent, celui-ci apparaît en définitive comme une caporalisation du système capitaliste d'un État donné et de ses contradictions, face aux urgences posées par la crise générale. Pour comprendre la tendance au fascisme dans l’État capitaliste où nous vivons, il faut donc avoir compris le "système" que celui-ci recouvre, et ses contradictions. Et cela, c'est justement tout le travail que mène Servir le Peuple depuis des années, pour comprendre la "France" comme système produit d'une construction historique.

Repris sur Servir le peuple.

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 19:44
Faut-il tout mettre sur facebook?

Voici un article critique sur l'usage de Facebook. En effet, si les réseaux sociaux sont un bon moyen de diffusion militant, ils sont aussi un bon moyen d'auto fichage et d'autoflicage. Donc, ils faut faire attention à ce que l'on y met...


En octobre 2012, le collectif allemand Nadir a publié un communiqué traitant des implications de l’utilisation de Facebook, et plus largement de tout réseau social ou service internet (mails) centralisé. L’année 2013, en particulier grâce aux révélations de lanceurs d’alerte comme Edward Snowden, a confirmé le danger intrinsèque de ces services, et plus largement d’internet dans un cadre irraisonné. Traduction de leur texte, jamais diffusé en français à notre connaissance.

Depuis plu­sieurs années, nous four­nis­sons des ser­veurs et une infra­struc­ture de com­mu­ni­ca­tion pour « la gauche » [1]. Nous avons fait de notre mieux pour garder les ser­veurs sûrs, et avons résisté, par divers moyens, aux requê­tes d’accès aux don­nées des uti­li­sa­teurs par les auto­ri­tés.

En bref : nous ten­tons d’offrir une forme libé­ra­trice de com­mu­ni­ca­tion à l’inté­rieur de l’inter­net capi­ta­liste.

Disneyland

Nous n’avions pas réa­lisé qu’après le stress des actions de rue ou les lon­gues dis­cus­sions col­lec­ti­ves, beau­coup d’acti­vis­tes sem­blent avoir ce désir de papo­ter à loisir sur Facebook, de tout et avec tout le monde. Nous n’avions pas réa­lisé que, même pour la gauche, Facebook est la plus douce des ten­ta­tions. Que la gauche, aux côtés des autres, appré­cie de suivre le subtil flux d’exploi­ta­tion, là ou il ne semble faire aucun mal, et, pour une fois, sans avoir à résis­ter. Beaucoup de per­son­nes ont mau­vaise cons­cience. Bien que cela pour­rait leur per­met­tre d’anti­ci­per les consé­quen­ces fata­les de Facebook, cela ne semble pas se tra­duire en actes.

Est-ce seulement de l’ignorance ?

Juste pour donner un aperçu du pro­blème. En uti­li­sant Facebook, non seu­le­ment les acti­vis­tes ren­dent leur pro­pres com­mu­ni­ca­tions, leur opi­nions, leurs « likes », etc. trans­pa­rents et dis­po­ni­bles à l’ana­lyse auto­ma­ti­sée. Mais ils expo­sent de plus -et nous consi­dé­rons cela beau­coup plus impor­tant- des struc­tu­res et per­son­nes qui ont elles-mêmes peu ou aucun rap­port à avoir avec Facebook.

Les capa­ci­tés de Facebook à recher­cher dans la toile des rela­tions, simi­li­tu­des, etc. sont dif­fi­ci­les à saisir pour les pro­fa­nes. Les bavar­da­ges sur Facebook repro­dui­sent des struc­tu­res poli­ti­ques, ainsi ren­dues dis­po­ni­bles aux auto­ri­tés, et à des entre­pri­ses. Celles-ci peu­vent être recher­chés, triées, agré­gées, non seu­le­ment pour obte­nir des infor­ma­tions pré­ci­ses sur des rela­tions socia­les, des per­son­nes clé, etc. mais également pour faire des déduc­tions et anti­ci­pa­tions à partir de motifs récur­rents. À l’instar que les télé­pho­nes por­ta­bles, Facebook est la plus sub­tile, économe, et effi­cace des tech­no­lo­gie de sur­veillance actuel­le­ment dis­po­ni­ble.

Les utilisateurs de Facebook comme informateurs inconscients ?

Nous avons tou­jours pensé que la gauche veut autre chose : pour­sui­vre les luttes en ligne, et uti­li­ser inter­net au ser­vice des luttes poli­ti­ques. C’est le but, en ce qui nous concerne – encore aujourd’hui. C’est pour­quoi nous voyons les uti­li­sa­teurs de Facebook comme un danger réel pour nos luttes. En par­ti­cu­lier les acti­vis­tes qui publient des infor­ma­tions impor­tan­tes sur Facebook (sou­vent sans savoir ce qu’ils font) qui est de plus en plus uti­lisé par les forces de l’ordre. Nous pour­rions pres­que aller jusqu’à accu­ser ces acti­vis­tes de col­la­bo­ra­tion. Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous avons encore espoir que chacun réa­lise que Facebook est un ennemi poli­ti­que, et que ceux qui l’uti­li­sent le ren­dent de plus en plus puis­sant. Les acti­vis­tes uti­li­sant Facebook nour­ris­sent ce dis­po­si­tif, et en consé­quence, révè­lent nos struc­tu­res – sans aucune néces­sité, sans aucun mandat de jus­tice, sans aucune pres­sion.

Notre point de vue

Nous sommes cons­cients que l’on parle « de haut ». Pour nous, qui tra­vaillons depuis des – par­fois en gagnant notre vie – avec le net et les ordi­na­teurs, l’admi­nis­tra­tion de sys­tè­mes, la pro­gram­ma­tion, la cryp­to­gra­phie, ou autre, Facebook appa­raît comme un ennemi natu­rel. Et comme nous nous consi­dé­rons également comme fai­sant partie de la gauche, cela s’ajoute à l’ana­lyse poli­ti­que des fon­de­ments économiques de Facebook, où les « uti­li­sa­teurs » sont trans­for­més en pro­duits, qui sont vendus, et devien­nent consom­ma­teurs, en consé­quence. Le jargon pour ceci est « la créa­tion de besoin ». Nous réa­li­sons que tout le monde n’uti­lise pas inter­net avec autant d’enthou­siasme que nous pou­vons le faire. Mais pour des acti­vis­tes, auto­ri­ser ce cheval de Troie nommé Facebook à faire partie de leur vie quo­ti­dienne est un signe d’igno­rance d’un niveau cri­ti­que.

Ceci est un appel : fermez vos comp­tes Facebook ! Vous mettez les autres en danger ! Prenez acte contre ce mons­tre de don­nées !

Et de même : quit­tez Yahoo mail et autres ! À bas Google ! Contre la réten­tion des don­nées ! Pour la neu­tra­lité du net ! Liberté pour Bradley Manning ! Longue vie à la décen­tra­li­sa­tion !

Luttez contre le capi­ta­lisme ! Aussi – et spé­ci­fi­que­ment – sur inter­net ! Contre l’exploi­ta­tion et l’oppres­sion ! Aussi – et spé­ci­fi­que­ment – sur inter­net !

Mettez vos cama­ra­des sur les nerfs. Appuyez sur le fait qu’en nour­ris­sant Facebook, ils ont choisi le mau­vais coté !

nadir, octo­bre 2012

P.-S.

Notes

[1] Note de traduction : « la gauche », notion relative par définition, résulte d’une volonté de traduire le texte original au plus proche, et fait bien évidemment référence ici à une sensibilité politique

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