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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 10:33
L'économie espagnole peut-elle redemarrer?

Alors qu'une manifestation monstre vient de se passer à Madrid, les médias parlent de relance économique pour ce pays pourtant exsangue... Qu'en est il vraiment?

Les médias mettent désormais en avant le nouveau « dragon » espagnol. Ça va cracher du feu ! Ce que ça veut dire, c’est qu’après 30 ans de bulle immobilière et de tourisme, l’Espagne se recentre sur ce qu’elle faisait avant sous le franquisme : produire pour les principaux pays consommateurs d’Europe en profitant d’une main d’œuvre à bas coût. Or, d’une part, au vu du nombre de pays dans le monde qui sont sur le créneau rien ne dit qu’elle va y arriver et d’autre part, tout ça ne risque pas d’améliorer les conditions de vie de la population. Voici donc une série d’articles pour comprendre les enjeux de cette « relance ». Quand on touche le fond, on ne peut que remonter…

Il faut dire que dans le pays c’est pas la fête :

- Chute de l’activité interne : 47 000 PME ont fermé, avec un record historique dans le premier trimestre 2013. Ce qui va forcément de pair avec un endettement privé qui saute au plafond.

- Puisqu’on parle de dette, celle publique est à 93,4 % [1] à la fin de cette année, une des plus fortes augmentations en UE [2]. Et la dette privée, après une légère baisse, reste quand même de 185 % du PIB annuel [3]

- Baisse de l’activité économique de 6,7 % depuis la crise [4]

- Baisse cumulée de la consommation de 10 % en 6 ans [5]. La consommation a baissé dans tous les secteurs. Pour donner un exemple assez étalon comme les voitures : la conso de voitures est passée en 5 ans de 1,5 million à 700 000 par an [6].

- Baisse de la consommation énergétique de 20 %. La misère, ça c’est écologique !

- Plusieurs grands projets, les JO de Madrid 2020 et EuroVegas, sont aujourd’hui perdus ou à la poubelle. EuroVegas, c’était 261 000 emplois fixes et 4,7 millions de visiteurs annuels dans la Communauté de Madrid [7].

- L’immobilier continue de couler [8]. La “correction” de la bulle immobilière pourrait même nécessiter la destruction d’une bonne part des 800 000 constructions vides (estimation basse) qui ont à peine été construites ou ne sont pas terminées. Voilà l’immense gâchis de la surproduction au moment même où c’est la pénurie qui touche la population.

Pour gérer le problème se pose l’idée de créer une « bad bank » qui reprenne les droits sur ces constructions et en détruise une bonne partie. Elle passerait par un gel des propriétés et un dédommagement subventionné… par l’Etat lui-même avec la thune des gens! Joli tour de passe-passe. Finalement l’idée reste de détruire le stock pour relancer l’activité. Forcément, si l’on démolit ce qui a été construit en trop, il faut construire pour la demande à venir… De vrais génies qu’on vous dit [9].

Quant aux maisons appartenant aux banques, la SAREB un organisme financé largement par l’État et qui se fait d’ailleurs appeler « banco malo » (bad bank), les a racheté avec pour but de les revendre d’ici 15 ans pour « limiter la casse »[10].

Pendant ce temps, 500 000 personnes ont été jetées à la rue, des gens vivent dehors toujours en plus grand nombre.

Des dizaines de milliers de petits proprios se sont endettés pour construire des baraques dont ils sont expulsés et qui vont être détruites. Pour les plus démunis, les dettes sont gelées… pour un an. À voir ce qu’on va faire de ces bougres au terme du sursis.

Abracadabra… t’es pauvre!

Pour se réorienter vers son objectif de devenir l’atelier de l’Europe, l’Espagne a dû faire un sacré relooking social :

- Baisse du salaire [11] : la Fondation d’études d’économie appliquée (Fedea) calcule que les salaires ont baissé en Espagne de 12 % entre 2010 et 2012. Un recul salué par le chef du gouvernement espagnol. Dans un entretien au quotidien El País, Mariano Rajoy a estimé, le 10 décembre, que pour sortir de la crise, « une des clés est la modération salariale », ajoutant : « Dans les situations de difficulté, il vaut mieux gagner un peu moins et maintenir le plus grand nombre possible de postes de travail. »

- Mise en place de la réforme du travail, qui défonce le salaire minimum, les salaires et transforme les CDI en contrats jetables[12], mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter en si bon chemin ! L’OCDE voit grand et en demande même plus : on remet le bois de chauffe les gars [13]. Le FMI a d’ailleurs fixé son objectif : mettre le CDI au même niveau de flexibilité que les temps partiels [14]. Ben voilà, vous l’avez votre CDI pour tous !

- Ces nouvelles mesures d’austérités se rajoutent à la déjà longue liste des réformes déjà réalisées [15].

- Le taux de chômage est stable cette année à 26 % [16] ! Les arguments du pouvoir ne sont pas très différents de ceux utilisés en France. Ils consistent principalement à communiqué en affirmant systématiquement que c’est le meilleur mois… depuis la crise !

- On note que depuis novembre, on a une légère amélioration, le chômage étant passé à un peu moins de 5,9 millions de personnes. En même temps, c’est dur de faire pire [17]. De plus, un tiers des chômeurs le sont depuis plus de deux ans. Alors forcément, bon nombre d’entre eux ont des dettes, et sont insolvables. Et ça met grave dans la merde les banques espagnoles.

Les banques espagnoles entre deux sauvetages…

Les banques ont déjà été sauvées plusieurs fois en Espagne. C’est un puits sans fond. En 2008, quand tout a pété dans le monde, l’État a dû confirmer une aide de 100 milliards[18].
En juin 2012, ce sont 41,3 des 100 milliards d’euros d’aides de l’UE qui sont passées à perte et profits dans les dettes des banques.

Évidemment, toute cette maille a été donnée aux structures les plus faibles, lorsqu’elles n’ont pas été carrément nationalisées. Eh oui, comme toujours, on nationalise les pertes. Depuis 2008, six organismes sont passés sous tutelle de l’État, il en reste encore trois aujourd’hui.

Assez marrant de voir les hérauts de la nationalisation, qu’ils nous parlent donc du succès du Crédit Lyonnais, de Dexia et de Bankia. Mais on traitera un de ces quatre ce sujet de la « nationalisation » si chère aux réformards de tous poils, si utile à nous faire payer la crise plein pot. D’autres banques encore ont fusionné. Et les plus fortes ont utilisé des fonds propres et des aides d’État.

En tout, c’est l’équivalent de 25 % du PIB espagnol qui y est passé, 250 milliards d’€ !

Face à ces chiffres la crédibilité des hérauts de la nationalisation en prend un coup. Qu’ils essayent encore de nous parler du succès du Crédit Lyonnais, de Dexia et de Bankia. Mais on traitera un de ces quatre dans un autre article ce sujet de la « nationalisation » si chère aux réformards de tous poils et si utile à nous faire payer la crise plein pot.

A force de lire El pais, on aurait presque l’impression que les banques espagnoles ont été remises à flot…Que nenni ! Les chômeurs insolvables et les PME qui coulent, ça c’est pas du fictif ! On a donc désormais 13 % de créances douteuses dans les banques (15 % en 2014 selon les prévisions). Et les entreprises vulnérables seules ont en cumulé 400 milliards de dette [19].

Ce que ça veut dire, c’est qu’on peut s’attendre à un autre, et puis encore un autre « sauvetage » : on fera payer les pauvres, et au bout, rien ne nous laisse penser que ça va s’améliorer.

Pour sortir de ça, la seule solution, c’est que d’autres secteurs rattrapent tout ça, que la croissance reparte, que le chômage baisse… Du structurel quoi ! Et pour ça, le patronat offre une solution improbable, voire loufoque : la « réorientation de l’économie »

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 08:04
Europe: Un continent massacré par l'austérité

Voici une synthèse des plans d'austérité. Alors qu'en 2014, le PIB européen ne retrouve pas son niveau de 2014, voici un résumé des manières dont les travailleurs ont payé la crise...

epuis l’année dernière et notre précédent panorama de l’austérité, les plans se sont succédé en Europe. La crise n’est pas prête de se terminer et des mesures toujours plus dures sont prises pour nous faire payer. On augmente par-ci par-là, on coupe là où ça dépasse, et on ponctionne là où on n’a pas encore piqué. Mais bien sûr il faut nous endormir un peu avant.

Il est presque impossible dans la presse bourgeoise de voir le détail de tous les plans d’austérité. On entend vaguement que nos revenus vont baisser, que nos aides vont être limitées… Les médias nous bassinent sur les quelques mesures symboliques prises pour taxer quelques riches afin de mieux nous faire avaler la pilule.

Flicage des chômeurs & mesures anti-pauvres.

Tandis que le taux de chômage explose (plus de 27% en Grèce pareil en Espagne où 57.6% des moins de 25 ans ne trouvent pas de job) dans la plupart des pays la tendance est à la criminalisation des chômeurs.

On a évité ça en France pour l’instant, mais en Hongrie, République Tchèque, Espagne, Allemagne, et aux Pays-Bas c’est déjà fait : les bénéficiaires des allocs sont forcés de faire du travail gratuit s’ils ne veulent pas être radiés. Les mesures anti-pauvres pleuvent, l’interdiction de squatter les espaces publics, de faire la manche ou de faire les poubelles, sont appliquées partout.

Le mécanisme est toujours le même. Pour pomper plus de thunes à ceux qui en ont peu mais qui sont nombreux, la méthode préconise la baisse des salaires directs (payes) et indirects (chômages, retraites…), l’invention et l’augmentation de taxes et impôts, ainsi que la privatisation et les licenciements dans les secteurs publics. Petit tour d’horizon :

Salaires directs : La constante c’est la diminution…

Baisse du salaire minimum

A Chypre le salaire réel est diminué continuellement depuis 2010. La baisse du pouvoir d’achat devrait atteindre environ 10% pour la période 2010-2013. En Grèce le salaire minimum baisse encore, réduit de 22% pour l’ensemble de la population et de 32% pour les moins de 25 ans ce qui les place en dessous du seuil de pauvreté.

L’autre mot d’ordre c’est la flexibilité du travail. Ce qui veut dire faciliter les conditions de licenciement généraliser les contrats précaires type CDD, de faire faire des heures supp non majorées… En France, c’est le principe de l’ANI, loi dite de « sécurisation de l’emploi » qui donne les moyens aux patrons de faire encore plus pression sur leurs employés, leur permettant d’augmenter le temps de travail sans augmenter les salaires voire de directement baisser les salaires, de les envoyer bosser à l’autre bout du monde, et sinon c’est la porte… Les procédures de licenciements collectifs sont simplifiées, les recours juridiques pour les salariés limités dans le temps, et encore bien d’autres mesures qui permettent de faciliter les licenciements et de faire pression sur les salaires.

C’est à peu près pareil partout : Au Portugal la semaine de travail passe de 35 à 40h et bien sûr sans réévaluation salariale, dans tous les pays les congés et jours fériés sont réduits et les primes supprimées; En République Tchèque l’indemnité maladie est diminuée de 60% ; En Roumanie les salaires sont immédiatement baissés de 25% ; En Hongrie, une réforme du statut des fonctionnaires permet désormais de virer n’importe qui après un préavis de deux mois sans aucun motif… etc.

Baisse des salaires dans la fonction publique

Dans certains pays ils sont gelés sur plusieurs années, dans d’autres la baisse est immédiate notamment en Grèce et toutes les primes sont sucrées. Au Portugal, une baisse de 27% des salaires des fonctionnaires avec la suppression des bonus et traitements de base. En République Tchèque, certains perdent jusqu’à 30% de leur salaire avec le basculement des primes d’ancienneté transformées en primes de productivité.

Salaires Indirects : (retraites, chômage et aides sociales)

Dans tous les pays l’âge de départ à la retraite passe à 66 ou 67 ans, les pensions sont gelées et parfois baissées. En Hongrie et au Portugal le 13e mois des retraités est supprimé. La privatisation du système des retraites est envisagée un peu partout, il sera mis en place partiellement en République Tchèque l’année prochaine.

Le nombre de chômeurs augmente toujours et ils sont de plus en plus jeunes et de longue durée. Les critères d’éligibilité sont durcis, les allocations baissées et leur durée réduite, en gros on fait passer les chômeurs pour des branleurs et on les fout à la porte pour faire baisser les chiffres. L’allocation de chômage baisse et devient dégressive, en Hongrie elle passe de 120% à 90% du salaire minimum le 1er mois puis à 80% et 70% les mois suivants, et limitée à 90 jours contre 270 auparavant.

La plupart des aides spéciales sont baissées ou simplement supprimées. Aides au logement, pensions d’invalidité, allocations familiales… pas de petites économies. Les étudiants voient leurs bourses baissées, ou n’y ont plus droit et sont forcés d’abandonner leurs études (en Espagne 20% des étudiants ont déjà perdu leur bourse), et ceux qui ont une formation financée sont redevables aux yeux de l’état comme en Hongrie. Les revenus d’insertion sont baissés et leurs critères durcis, au Portugal c’est près de 100 000 personnes qui ont perdu leurs droits durant les trois premiers mois de l’année. En Espagne, en plus d’être forcés à bosser pour garder leur RSA, il faut maintenant pour y prétendre avoir d’abord réussi à décrocher un premier contrat de travail !

Cette logique pousse à accepter n’importe quel job à n’importe quel prix, ce qui tend à peser sur le marché et à faire baisser encore le prix de la force de travail.

Coût de la vie

En plus des ponctions directes sur les revenus c’est aussi le coût de la vie qui augmente.

La TVA atteint des records, 27% pour la Hongrie (18% pour les produits de base !) au coude à coude avec la Roumanie à 24%, le Portugal et la Grèce à 23%.

De nouvelles taxes apparaissent quand d’autres augmentent. Mais comme les taxes font peur on leur donne une connotation positive, on voit donc poindre et augmenter les taxes « morales » sur les produits « nuisibles » : tabac, alcool, essence, transports, énergie… En Hongrie comme dans la plupart des pays, on trouve une « taxe hamburger » sur les produits trop gras, trop salés, les sodas, les jeux de hasard, les appels téléphoniques, une taxe qui sera bientôt élargie à la bière et au café, ça aussi c’est mal.

En Espagne c’est carton plein pour les bonnes taxes, le gouvernement augmente donc la TVA sur les évènements culturels, ils ne peuvent pas dire que ce soit mauvais pour la santé alors ils nous disent que c’est du luxe !

Les bonnes taxes sont aussi celles qui ont l’air de taxer les riches. Une taxe sur les entreprises à Chypre de + 2.5% mais qui sera forcément répercutée sur les salaires. En Hongrie, on stigmatise le capitalisme financier, la « taxe Tobin » s’applique à absolument toutes les transactions financières (virement, retrait…) et ce pour les riches comme pour les pauvres, c’est ça l’égalité pour tous ! D’ailleurs le taux d’imposition sur le revenu est fixé à 16% que ce soit pour les patrons de multinationale ou pour les smicars comme ça pas de jaloux…

Privatisation et fonction publique

La tendance reste aux liquidations des biens publics, et aux licenciements massifs.

Ce qui est le plus inquiétant dans la majorité des pays ce sont les mesures prises contre le secteur de la santé. Au Portugal, son budget est réduit drastiquement et le coût des consultations augmente au point d’impliquer une augmentation de la mortalité de 10% pour le mois de février comparé à l’année précédente.

C’est la même chose un peu partout, en Italie le budget de la santé est amputé de 5 à 8 milliards d’euros avec une suppression massive de lits d’hôpitaux voire de cliniques entières tout comme en Hongrie. En Espagne, Rajoy entend faire des coupes hallucinantes atteignant les 15 milliards d’euros, c’est 5 milliards de plus qu’annoncé précédemment.

Les grèves se multiplient dans tous les pays dans tous les secteurs, le chômage atteint des sommets, le prolétariat est assaillit de tous côtés, c’est la nouvelle grande dépression.

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 14:50
Dossier d'été: l'austérité "socialiste". Le temps partiel 4/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Bien entendu, ce ne serait pas marrant pour la bourgeoisie et le gouvernement de ne pas taper spécifiquement sur les travailleurs les plus pauvres et précaires: ceux à temps partiel.

Voici un article de la presse bourgeoise sur la Réforme du RSA activité et de la prime de retour à l'emploi. Si on lit entre les lignes on voit que cette réforme n'aboutira qu'à une baisse de ce que les pauvre reçoivent.

ne "prime d’activité" à la place du RSA et de la Prime pour l'emploi (PPE). C'est ce que suggère le député PS Christophe Sigure dans un rapport qu'il doit remettre ce 15 juillet au Premier ministre.

Ce dernier avait chargé en mars le député de proposer plusieurs pistes pour réformer le RSA activité et la PPE. Parmi les quatre scénarios examinés, le groupe de travail dirigé par le député a retenu celui de la création de la prime d’activité qui se substituerait aux dispositifs existants, jugés peu efficaces, selon le rapport consulté par l’AFP.

Les deux dispositifs actuels coûtent environ 4 milliards d'euros par an à l'Etat. Près de huit millions de personnes répartis au sein de sept millions de foyers (6,3 millions de foyers pour la PPE, 700.000 pour le RSA activité) en sont bénéficiaires.

Cette prime serait accompagnée de "mesures complémentaires" pour éviter que les familles avec une seule rentrée d’argent soient perdantes.

Des aides accordées au revenu inférieur à 1,2 smic

Les ressources de l’ensemble du foyer seraient prises en compte pour déterminer l’éligibilité du demandeur. Une fois ce filtre passé, la prime serait calculée sur ses seuls revenus, qui devraient être inférieurs à 1,2 smic (le smic est à 1.430 euros bruts par mois pour un temps plein).

La "prime d’activité" serait accessible dès 18 ans et versée mensuellement sur la base des déclarations trimestrielles du bénéficiaire. Selon les estimations du rapport, son montant maximal serait de 215 euros par mois, pour une personne gagnant l'équivalent de 0,7 smic.

Pour les familles "les plus fragiles" (mono-parentales ou mono-actives), elle serait assortie d’un "complément enfant"(montant forfaitaire par enfant) ou d’une majoration de l’allocation de rentrée scolaire.

Le rapport préconise une mise en œuvre dès septembre 2014, possible, selon lui, "sans dépenses supplémentaires par rapport au budget 2013" (soit 4 milliards d’euros).

Introduit mi-2009, le RSA-activité pourrait donc vivre ses dernières heures. Ce complément d'un petit salaire mis en place à l'initiative de Martin Hirch en 2007, n’est demandé que par un tiers des personnes qui y ont droit, en raison de sa "complexité" ou par crainte d’une "stigmatisation", notait Jean-Marc Ayrault dans la lettre de mission du député Saône-et-Loire.

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 14:42
Dossier d'été: l'austérité "socialiste". Les retraites 3/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Bien évidemment, les "socialistes" n'oublient personne, et après avoir combattu certes du bout des lèvres celle de Sarkozy, le PS a une réforme encore pire dans les clous. En voici quelque pistes issues du rapport Moreau.

Ce point ne devrait pas réserver de surprise. Déjà reculé de 60 à 62 ans par la réforme Sarkozy de 2010, l'âge légal de départ à la retraite n’est pas la solution privilégiée par le gouvernement. François Hollande a d’ailleurs obtenu de Bruxelles que cette mesure soit retirée des "recommandations" de l’union européenne.

Seul le patronat défend vigoureusement cette solution, considérant qu'il serait irresponsable de ne pas l'envisager. Le Medef, pour sa première négociation sous l’égide de Pierre Gattaz, devrait donc préconiser un report à 63 ans en 2020, et 65 ans en 2040.

Un probable allongement de la durée de cotisation

François Hollande a déjà prévenu qu’il considérait cette solution comme "la plus juste". Actuellement, la durée de cotisation la plus longue pour obtenir une retraite complète s'élève à 41,5 ans (166 trimestres), pour ceux nés en 1955 et en 1956. Pour les générations suivantes le rythme prévu par la réforme Fillon de 2003 devrait être accéléré.

Le rapport Moreau propose - parmi de multiples variantes - d'ajouter un trimestre tous les 3 ou 4 ans, ce qui donnerait 42 ans pour la génération 1962, 43 ans pour celle de 1975 et 44 ans pour celle de 1989.

L'allongement de la durée de cotisation concernera tous les salariés, ceux du privé, les fonctionnaires et les régimes spéciaux. Le gouvernement l’a d’ailleurs martelé : tout le monde devra faire des efforts.

La CGT, mais aussi Force ouvrière, sont les plus fermes opposants au projet. Le syndicat de Jean-Claude Mailly a ainsi annoncé, jeudi 4 juillet, qu’il mobiliserait ses troupes à la rentrée si cette mesure était retenue, à l’instar de la CGT.

La sous-indexation des pensions fait débat

Malgré l’opposition des syndicats et du Medef, le gouvernement hésite sur cette mesure (temporaire), recommandée par la Cour des comptes.

Car celle-ci entraîne rapidement des économies: près de 3 milliards dès 2020 2020 si les pensions des retraités imposables sont revalorisées de 1,2 point sous l'inflation de 2014 à 1016.

Elle est d’ailleurs mise en œuvre depuis le 1er avril, sur trois ans, pour les retraites complémentaires du privé des régimes Agirc-Arrco.

La hausse des cotisations en question

Cette mesure, qui a notamment les faveurs de Force Ouvrière, risque par contre de se heurter à une fronde patronale. Le Medef estime en effet qu’elle serait contradictoire avec les crédits d'impôts accordés par le gouvernement pour favoriser la compétitivité des entreprises.

Mais ce dernier ne semble pas vouloir renoncer à une mesure qui rapporte beaucoup d'argent rapidement. La seule hausse de 0,4 point de 2014 à 2017 (0,1 point par an) des cotisations employeurs et salariés pour les salaires au-dessus de 3.086 euros rapporterait 3 milliards d’euros.

Les syndicats, dans leur globalité, sont très favorables à la hausse des cotisations patronales et ne montreront pas trop de résistance pour les cotisations salariales.

Les autres pistes envisageables

L'alignement du taux de CSG payée par les retraités imposables (6,6%) sur celui des actifs (7,5%) pourrait être retenu. Le gain possible serait, lui, de 2 milliards en 2020.

La suppression de l'abattement de 10% pour les retraités. Cette déduction est accordée aux actifs au titre des frais professionnels mais se justifie moins pour les personnes à la retraite. Ce qui pourrait rapporter 3,3 milliards d’euros à l’horizon 2020. La simple baisse du plafond ferait gagner de 500 millions à 1,5 milliard, selon les hypothèses retenues.

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 14:32
Dossier d'été: l'austérité "socialiste".  Les chomeurs 2/4

Le gouvernement Hollande a pu distraire la galerie pendant quelque temps en se faisant passer pour progressiste : ainsi il y eu une intervention au Mali au nom des droits de l’Homme (et de l’industrie nucléaire), puis le Mariage Pour Tous, dont les opposants entre cathos intégristes et nostalgiques du IIIe Reich, nous ont fait oublier pendant quelque temps le gouvernement socialiste.

Pourtant, c’est une erreur. Les « socialistes » sont arrivés au pouvoir avec une mission « restaurer la compétitivité ». Cela peut paraitre sympa au premier abord, mais ce n’est rien d’autre qu’écraser le prolétariat, les travailleurs en diminuant leurs droits, leurs salaires pour augmenter le taux de profit du patronat. Pendant que ceux qui peuvent encore se le permettre bronzent dans le Sud de la France, les socialistes, main dans la main avec des syndicats jaunes et le patronat préparent l‘offensive contre nos droits.

C’est pour cela que nous faisons un dossier d’été qui présente les différentes « réformes » ou plutôt attaques en cours dont nous serons les victimes en septembre.

Voici un article qui récapitule les différentes pistes de réduction de nos droits, qui ne sont pourtant pas mirobolants...dans un contexte d'explosion du chomage

(Article issu de la presse bourgeoise)

L’Unedic a rendu public ce jeudi de nouvelles prévisions qui montrent que le pari du gouvernement d’une inflexion de la courbe du chômage à la fin de l’année est compromis et, surtout, que 2014 s’annonce sombre. Pour 2013, les nouvelles sont plutôt bonnes compte tenu du contexte. Alors que le consensus des économistes ne table plus sur une quasi-stagnation mais sur un diminution de 0,2 % du PIB, le régime géré par les partenaires sociaux n'a pas dégradé ses prévisions de chômage sur 2013. Il anticipe désormais une hausse de 178.700 du nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé dans le mois, soit 7.000 de moins qu’il y a cinq mois. Du côté de l'emploi salarié, les destructions concerneraient 35.600 postes, deux fois moins qu’en 2012.

Une inflexion au troisième trimestre

Si l’on ne s’en tient qu’à 2013, il y a même une autre relative bonne nouvelle : après avoir encore enregistré près de 50.000 chômeurs supplémentaires au deuxième trimestre, la courbe de progression du chômage devrait marquer une inflexion au troisième trimestre (+26.200) avant une pause au quatrième (+4.900), grâce aux contrats aidés et à l’impact des départs en retraite anticipée pour les assurés qui ont commencé à travailler avant 20 ans.

Michel Sapin, cela « conforte l’analyse du gouvernement et son objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin 2013 et au-delà ». Pour le ministre du Travail,, l'Unedic fonde son calcul sur « une hypothèse de croissance inférieure à celle du gouvernement (+0,7% contre +1,2%) et ne prend pas en compte tous les effets des politiques et réformes ». Une « inversion durable de la courbe du chômage est donc à notre portée », affirme-t-il.

Malheureusement, l’Unedic a aussi publié des prévisions pour 2014 qui viennent doucher un tel espoir. Elle estime en effet que dès le premier trimestre de l’an prochain, le nombre de demandeurs d’emploi devrait se remettre à progresser. L’impact démographique des retraites précoces n’empêchera pas une nouvelle progression de la population active, que le ralentissement des destructions de postes ne suffira pas à compenser. Résultat : l’assurance-chômage table sur encore 128.700 chômeurs supplémentaires, l’an prochain, soit quelque 50.000 de moins que cette année. Le total frôlerait alors les 3,5 millions de chômeurs, à 3.432.800 précisément.

Une dette portée à 24,1 milliards d’euros

Sur le plan financier, l’Unedic reste dans l’épure de ses prévisions de janvier dernier pour 2013, avec un déficit record sur l’année de 4,9 milliards d’euros. Mais il y ajoute une première prévision pour 2014 plus qu’inquiétante : le déficit dépasserait les 5,5 milliards d’euros. Cela porterait la dette de l’Unedic à 24,1 milliards d’euros.

La situation est pour l’instant sous contrôle car, comme l’avait expliqué son président, Jean-François Pilliard, son programme d’endettement pour cette année permet de faire face au besoin de financement prévu fin 2013, soit quelque 18 milliards d’euros. Mais ce n’est pas le cas pour l’an prochain. La renégociation des règles de l’assurance-chômage, dont la convention arrive à son terme en décembre prochain, doit démarrer à la rentrée. Elle va se dérouler avec en toile de fond d’une dégradation financière record, ce qui augure de discussions très tendues entre patronat et syndicats. Tout cela avec un changement de président à la tête du Medef .

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